Jamais Jamison n’aurait cru qu’un jour, il arriverait à se défaire de cette obsession dévorante qu’il avait éprouvée pour Elektra, qui avait duré plusieurs années. Et pourtant, cela faisait bien une semaine maintenant qu’il savourait cette toute récente liberté. Quoique, pour dire l’entière vérité, le chef de la bande des Outcasts était retombé assez vite dans les bras de l’amour fou en ayant, le jour même de sa guérison, jeté son dévolu sur Holly, une autre fille du clan des Boonies.
Honnêtement, qui aurait pu lui en vouloir, après tout ? Car, objectivement, elle était la plus belle de toute l’école. Surnommée « la geek aux seins lourds », Holly devait son surnom à son côté intello, couplé à sa poitrine plantureuse. Brunette à lunettes et son corps sublimé par ses courbes plus que séduisantes, Holly était en effet devenue célèbre auprès des garçons grâce à ses formes gourmandes et Jamison ne faisait pas exception à cette règle.
De fait, assis sur le toit d’une carcasse de voiture, ses pieds sur le capot, en train de polir nonchalamment sa barre de ferraille fétiche avec un torchon tandis que ses gars désossaient la voiture afin d’en récupérer ce qui pouvait encore servir, Jamison n’était pas à ce qu’il faisait ; il avait la tête ailleurs. Son esprit et ses pensées allaient surtout vers la ravissante Holly et ses atouts impressionnants.
Soudain, le bruit d’un moteur de voiture en approche le détourna de ses rêveries. Il releva la tête et aperçut le véhicule de l’équipe des Boonies. À l’intérieur se trouvaient la bande au complet, avec Chuck, Doug, Teddy, Stéphanie, Elektra et, bien entendu, Holly.
Une fois la voiture arrêtée à quelques pas de lui, une seule portière s’ouvrit et une seule personne en sortit. C’était Holly ! Alors que celle-ci avançait dans sa direction, Jamison put contempler ses seins généreux qui se balançaient de manière explicite à chaque pas, promettant du plaisir à quiconque oserait les étreindre et, pourquoi pas, les embrasser. Jamison, époustouflé, laissa tomber sa barre de fer et jeta son chiffon à côté de lui. Il descendit du toit et fit quelques pas vers elle, juste assez afin d’être hors de portée des oreilles de son gang, puis il attendit que Holly le rejoigne et lui offre une meilleure vue sur ses alléchantes friandises.
« Toi et tes seins avez besoin d’un homme qui peut tuer et mourir pour toi. Je t’appellerai bientôt, je te suggère de répondre ».
Cela faisait sept jours que Jamison avait prononcé ces mots et, bien que la jeune femme n’ait pas répondu, elle se trouvait là, devant lui. Pourtant, Jamison lui avait bien dit d’attendre son coup de fil, non ? Qu’est-ce qu’elle n’avait pas capté dans cette phrase ?
En réalité, Holly avait parfaitement compris et, à peine en face de lui, s’arrêtant à une enjambée, elle lui dit, souriante mais un peu niaisement :
– Je n’ai pas pu attendre…
Jamison resta muet et Holly prit une grande inspiration avant de reprendre :
– Tu sais, avec tout ce qui s’est passé, entre la mort de Doug, mais qui n’était qu’un leurre, les Silver Skulls et leur mallette de pognon, sans parler des Cheerleaders et de nous, les Boonies… Maintenant qu’on est de nouveau réunis et de nouveau amis pour la vie (surtout que Chuck s’est remis avec Stéphanie), je me suis dit que j’allais passer te voir et qu’on pourrait peut-être parler de tout ça ; savoir comment tu as vécu ces événements et si tu es toujours d’accord pour…
Mais Jamison n’avait pas écouté un traître mot de ce qu’elle disait. Il savait pertinemment qu’elle ne parlait que pour cacher son anxiété derrière une avalanche de paroles. Obéissant à un instinct, au bout d’un moment, Jamison leva une main devant elle en lui faisant un doigt d’honneur pour l’interrompre.
Cela eut l’effet escompté puisque la jeune fille s’arrêta net dans son monologue, éminemment perturbée. S’il voulait qu’elle se taise, il aurait suffi qu’il mette un doigt devant sa bouche et faire « chut » au lieu de se montrer aussi vulgaire. Holly ne voulait pas faire semblant de pleurer, comme elle en avait souvent pris l’habitude pour que les gens aient pitié d’elle. Elle était pourtant sur le point de le faire quand, soudain, le doigt de son interlocuteur se glissa dans son décolleté, allant se nicher entre ses deux collines.
Son cœur tambourinant à une vitesse folle et rouge d’émotion, Holly patienta docilement que Jamison savoure le contact avec ses chairs moelleuses. Profitant de ce contact divin, il retira son doigt après s’être délecté de cette proximité pendant une bonne minute, puis le porta ensuite à ses narines et inspira à fond pour en humer l’odeur paradisiaque, comme il l’aurait fait afin de juger de la qualité d’un cigare, avant de se prononcer :
– OK, c’est notre jour J.