Pendant les cours de littérature, je restais habituellement très concentrée sur ce qui se disait, car j’ai toujours trouvé le langage fascinant par la manière dont les mots pouvaient dépeindre des images et les rendre si vivantes dans l’esprit, dès lors que ceux-ci étaient utilisés correctement. Sauf qu’ici, dans ce centre de rééducation, c’était bien différent… En effet, quand bien même j’essayais de m’y intéresser à nouveau, je ne m’en souciais plus vraiment, puisque dorénavant, mon attention se focalisait autre part. Une obsession dévorante à propos de ma propre sexualité et des femmes en général, mais surtout à propos de Bethany Kimbles-Erickson, avait fait tomber l’étude des poètes dans les oubliettes.
Dos à la classe, en train d’écrire quelque chose à la craie sur le tableau noir de la salle, j’aime plus que tout la contempler ainsi, lorsqu’elle se penche innocemment en avant pour écrire. Je sens aussitôt un long frisson parcourir toute la longueur de ma colonne vertébrale. Qui plus est, Bethany est non seulement d’une beauté époustouflante, mais elle a également quelque chose en elle de si tentateur que ça m’enflamme de l’intérieur, et je ne peux plus m’empêcher de lui jeter des regards à chaque fois que cela m’est possible. La façon dont sa robe ample épouse étroitement chacune des courbes de son corps est fascinant ; chacun de ses mouvements m’attire irrémédiablement, tel un aimant surpuissant, comme si son postérieur charnu m’invitait à venir y poser mes mains pour voir si c’était aussi chaud en réalité que dans mes rêves érotiques les plus fous.
Mais à cette seule pensée, mon imagination s’échauffe soudainement à la simple idée du moindre contact physique avec cette femme incroyable, peut-être même d’un baiser passionné dans un coin discret de God’s Promise après les heures de travail. Je veux tellement m’approcher d’elle, je veux tellement pouvoir la sentir contre moi et goûter cette peau soyeuse, qui n’arrête pas de me faire de l’œil depuis le premier jour, que j’ai l’impression que ma tête, pleine de pensées sauvages et de désirs insatisfaits, va exploser et je sais déjà que cela risque fort de m’affaiblir quand je serai seule dans mon lit ce soir, une fois encore.