La main droite sur la poignée de la porte de ma salle, j’appuie et j’entre sans plus attendre dans la classe. Bien que le retour dans cette salle vide ait été précipité, je la découvre vide, comme je l’espérais. Une appréhension courant tout le long de l’échine à l’idée d’être vue et surprise, mon cœur commence à cogner sourdement dans ma poitrine lorsque je referme la porte derrière moi. Une fois à l’intérieur, mon regard se promène partout, capturant le silence qui m’entoure.
Okay, c’est maintenant ou jamais, Cam ! me dis-je soudainement, tandis que je jette un coup d’œil amoureux au bureau de ma professeure, devant le tableau noir, tout à l’avant de la pièce d’étude.
Un souffle tremblant accompagne mes jambes chancelantes tandis que je me dirige vers l’estrade. Arrivée devant le tableau, je reste plantée là un petit moment, le temps de me laisser pleinement envahir par les images de Bethany Kimbles-Erickson et de nos moments passés ensemble ici ; elle en tant que simple enseignante et moi comme l’une de ses nombreuses élèves.
Je patiente encore quelques instants. Puis voilà que je me décide finalement en prenant une autre inspiration profonde avant de prendre un morceau de craie blanche, que je serre fermement entre mes doigts. Lentement, j’écris alors sur le tableau accroché au mur : « Bethany, je vous aime. » Ces lettres semblent si audacieuses maintenant que je les ai en face des yeux, leur forme soignée formant un aveu qui me taraude et me brûle l’âme depuis de très longues semaines.
Mais soudain, mon esprit vrille en imaginant déjà l’instant où Bethany lira ceci, et je tremble littéralement d’une peur bleue. Et si jamais elle découvrait que cette déclaration venait de moi ? Je n’ose penser à sa réaction… En quatrième vitesse, j’efface tout avec la manche de mon gilet, avant de prendre mes jambes à mon cou et de me laisser le souvenir d’avoir eu la force d’écrire ce mot d’amour, au moins une petite fois.