Comme la première leçon de la journée n’a pas encore commencé, j’aide Bethany à préparer le matériel scolaire d’aujourd’hui avec un plaisir non dissimulé. Sauf qu’une pointe de nervosité agite mon estomac de plus en plus fort, particulièrement dès que je reste un peu trop longtemps à côté d’elle… Pourquoi est-ce que cette enseignante me fait toujours cet effet-là ?
Sans surprise, mes yeux s’attardent sur sa splendide robe longue à fleurs, surtout au niveau de ses jambes qui n’en finissent pas et, bien sûr, me voici maintenant en train de rougir comme une tomate. J’ai beau regarder ailleurs, il ne me faut pas longtemps pour avoir une pensée maudite lorsque je remarque que je peux apercevoir mon reflet sur sa règle en métal posée sur son bureau.
Je m’en empare alors avec précaution et je la glisse alors sous ma main, afin de pouvoir l’utiliser comme une sorte de miroir pour jeter un coup d’œil discret sous la robe de Bethany. Je me sens déjà coupable que mon esprit ait eu une telle idée, mais je ne peux pas résister à la tentation.
Cependant, mon cœur sursaute instantanément dans ma poitrine quand la règle métallique tombe au sol avec un bruit de cloche. Ni une ni deux, je me baisse pour faire semblant de la ramasser, mais je ne me relève pas tout de suite. En effet, me voilà en train d’utiliser le métal réfléchissant pour regarder sous sa robe. Ses jambes élégantes, longues et minces comme celles des mannequins, se dévoilent lentement à mes yeux d’amoureuse. Je ne sais pas ce que je recherche au juste, mais je reste subjuguée par l’étonnante magnificence que peuvent avoir de simples bas de vieille fille pudique.
Quand soudain, avant même que je réalise que je prends beaucoup trop de temps en restant agenouillée, je sens son regard sur moi et, sans que je m’y attende, nos yeux se rencontrent brusquement dans le reflet de sa règle. Rapidement, je retire la règle et me relève en quatrième vitesse. Mon visage s’enflamme de honte tandis que Bethany me dit d’une voix, certes, plutôt calme, mais en reprenant sa règle de mes mains d’un geste assez rude :
– Tu peux aller t’asseoir, Cameron ! Merci…
Je bafouille en m’efforçant de chercher une excuse, mais je n’en trouve aucune qui puisse être valable. Humiliée, j’obéis aussitôt. Bethany me fixe encore un moment, puis elle s’adresse à tout le monde avec un léger ton nerveux, qui est loin de lui être coutumier :
– Bien, euh… silence s’il vous plaît ! Nous… Nous allons… Voyons voir… Oui, nous allons reprendre le chapitre d’hier. D’accord ?
Je hoche la tête niaisement, sentant son regard sur moi. J’ai l’impression d’être une sombre idiote et pourtant, cette honte n’a pas l’air de me servir de leçon, car j’ai du mal à me jurer de ne plus jamais recommencer.