[ Fanfic-Audio ] BIOSHOCK : C’Est De Coutume À Rapture (voix off féminine)


Au loin, le son d’une alarme de sécurité retentit et s’insinua rapidement et insidieusement dans les oreilles de Jack, tandis qu’il pénétrait dans une énième salle de Rapture. Une fois à l’intérieur, la porte massive se referma derrière lui avec fracas, faisant sourdement résonner son écho métallique dans l’espace clos. À travers les murs vitrés qui surplombaient la merveilleuse ville sous-marine, les lueurs vacillantes des buildings éclairés projetaient des ombres inquiétantes sur un sol délabré et souillé par des traces de rouille. Une désagréable et forte odeur d’humidité et de moisissure imprégnait l’air, preuve s’il en était que l’endroit était abandonné depuis très longtemps. Des bruits étranges emplissaient la pièce et semblaient provenir tout droit des profondeurs de l’incommensurable océan Atlantique.

« Où suis-je tombé ? » se chuchota Jack à lui-même.

Comme il était seul, il avança très prudemment, pas à pas, tous ses sens en alerte. Ses yeux scrutaient chaque recoin sombre et son regard méfiant oscillait nerveusement entre les différentes zones de lumière et d’ombre. Le mystère planait, et l’inconnu qui l’entourait ne faisait qu’accroître ce sentiment d’appréhension qui s’emparait de lui.

Puis, un bruit d’une intensité dérangeante, fait d’un mélange de grognements sourds et de pleurs étouffés, résonna dans l’atmosphère pesante, faisant grimper son inquiétude d’un cran. Ces grognements rauques et indistincts semblaient émaner du fond de la pièce et semblaient se mêler aux lamentations. Les pleurs étouffés – a priori d’un enfant –, à la fois tristes et effrayants, faisaient courir un désagréable frisson le long de la colonne de Jack. Chacun de ces sanglots faisait croître sa peur et il se demanda ce qui pouvait bien l’attendre ici.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » murmura Jack, le regard brusquement fixé devant lui.

C’est alors qu’une silhouette imposante se dessina lentement, émergeant des ténèbres de la pièce. Cette masse se révéla être ce que les rapturiens appelaient Big Daddy ou Protecteur. Son allure intimidante était encore accentuée par les dimensions de sa combinaison de plongée, qui semblait lui conférer une force surhumaine. Les bruits mécaniques que l’on entendait et qui émanaient de sa tenue témoignaient de cette puissance robotique. De sa seule main encore humaine – l’autre ayant été amputée pour être remplacée par une foreuse –, il tenait fermement la main d’une petite fille brune, vêtue d’une robe déchirée, qui semblait minuscule et vulnérable à côté de sa stature colossale. Le Big Daddy se tenait devant Jack, comme une figure protectrice, défiant quiconque oserait menacer sa précieuse protégée. Ses yeux à facettes, semblables à ceux d’une mouche, scrutaient l’environnement avec une vigilance féroce, prêt à agir et réagir au moindre signe de danger pour la Petite Sœur qui lui avait été confiée.

« Qu’est-ce que c’est que… ça ?! » dit à nouveau Jack, mais cette fois-ci, avec une voix plus forte.

Au son de la voix de Jack, le Big Daddy pivota instantanément et planta ses yeux verts dans ceux de l’intrus en le fixant intensément, leur couleur virant alors à l’orange vif. La seconde d’après, un grognement guttural s’échappant de sa gorge faisait vibrer le sol, les murs et le plafond, provoquant un frisson de peur chez Jack. À sa façon d’agir et comme en témoignait sa posture protectrice, il était clair que cette intimidante créature était prête à défendre farouchement la petite enfant qui se tenait à ses côtés. Sa stature menaçante se dressait haut, tel un rempart, transmettant parfaitement cette impression : ce Big Daddy était prêt à faire face à toute menace qui oserait s’approcher de trop près de la Petite Sœur, et il était clair qu’il ne reculerait devant rien pour assurer sa sécurité.

« Attendez, ne me faites pas de mal ! » supplia Jack, tout en essayant désespérément de dissiper toute intention hostile et involontaire sur le Big Daddy.

Levant un pied particulièrement lourd, le Protecteur s’arrêta de grogner et s’approcha lentement de Jack, sa stature de colosse remplissant bientôt tout l’espace qui les séparait. Les pas lourds des jambes mécaniques résonnaient à travers la salle à chaque enjambée, déclenchant de mini tremblements de terre qui firent dangereusement vibrer les vitres. Puis sa combinaison de plongée émit un faible sifflement, comme le souffle d’une machine. La Petite Sœur agrippait fermement la grosse main du Big Daddy et ses doigts délicats, qui serraient les articulations du monstre, révélaient à la fois une confiance absolue et une dépendance touchante. Les yeux jaunes de cette petite fille fixaient son « Monsieur P » avec une certaine fragilité qui témoignait du monde obscur dans lequel elle évoluait, tandis que celui-ci se rapprochait de plus en plus de Jack.

La voix de Jack trembla légèrement alors qu’il bafouillait un :

« Je… Je ne vous veux aucun mal. » Mais ses mots se perdirent dans l’atmosphère chargée de tension, bien qu’il veuille juste réaffirmer son désir sincère de dissiper tout malentendu et d’apaiser les craintes du « Père ».

La Petite Soeur fixait maintenant Jack de ses grands yeux empreints de méfiance. Ses prunelles jaunes scrutaient les moindres détails de l’homme, cherchant peut-être à percer ses véritables intentions. Le Big Daddy, quant à lui, restait vigilant et solidement positionné entre elle et Jack, telle une montagne protectrice qui continuait à maintenir cette distance sécuritaire.

« S’il vous plaît, je suis perdu ici. J’ai besoin d’aide », dit Jack, trahissant par là sa vulnérabilité et son désespoir.

Mais en réponse à cette détresse, le Big Daddy se contenta d’émettre un grognement encore plus intimidant. D’un geste puissant, il frappa ensuite le sol avec sa foreuse, faisant trembler les plaques de métal sous leurs pieds. Des étincelles jaillirent et manifestement, cette foreuse qui remplaçait son bras mutilé était prête à l’embrocher, ce qui dissuada Jack à franchir la barrière invisible.

« D’accord, d’accord ! Je pars ! »

Jack recula alors lentement, prenant soin de garder ses mains en l’air, bien en évidence. Puis, dans un mouvement fluide et empreint d’une prudence extrême, toujours dans le but de ne pas provoquer de réaction hostile de la part du Protecteur, Jack fit demi-tour et s’éloigna au plus vite de la salle. Les battements de son cœur résonnaient encore dans ses oreilles, même après avoir laissé derrière lui la créature protectrice et la Petite Sœur.

Et tandis qu’il se frayait un nouveau chemin à travers les dédales obscurs de Rapture, disparaissant au détour d’un couloir, Jack laissa échapper :

« Dans quel enfer suis-je tombé ? » sans savoir que, en réalité, l’environnement cauchemardesque dans lequel il évoluait était un monde où les horreurs et les rencontres inquiétantes semblaient être la norme.


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