Comme prisonnière en cage, ses mains étranglent les barreaux du lit. Lit duquel elle ne cesse de tordre son corps d'animal sauvage, À chaque fois que ma fougueuse langue entreprend le forage, Qui fabrique lentement à mon petit oiseau son très prochain nid. Puis d'excitants mots d'amour et phrases déraisonnables me sont ensuite susurrés, Avant que mes doigts n'ouvrent la fissure aussi fraîche que la brise d'un soir d'été, Et qu'alors la bouche gueularde de la plus innocente des belles, Se mette d'un coup à réciter de l'alphabet toutes ses voyelles. Aussi nue et humide qu'une aisselle glabre, allongée sans défense, Elle imite à la perfection une étoile de mer échouée sur la plage de mes désirs. À mon insatiable gourmandise, elle s'offre sans la moindre résistance, Avec ses jambes ouvertes comme les pages d'un magazine pour les personnels plaisirs. Devant l'entrée de ses entrailles, je prie à tout prix pour que dans cette aine aimée je meurs. Pour faciliter donc ma noyade, j'échange ma salive contre son intime sueur. Je lui troque alors une gorgée de sa cyprine contre mes crachas, Souillant ainsi vite sa peau de velours qui embellit le matelas. Mais au final, c'est en voyant ses ventouses trembloter sous mes suçons goulus, Que je réalise enfin la portée de ma folie, loin d'être inconnue. Néanmoins, viande contre viande et chair contre chair, Voilà bien l'éphémère péché qui m'est le plus cher.