Le ventre de l’homme se mit à se plaindre lorsque ses yeux constatèrent l’horrible vide du frigidaire. Mais quand il aperçut Dodo traîner ses graisses sur le sol empaillé de sa cage, son estomac devint muet.
En à peine le temps d’une bouchée, l’affamé ouvrit la trappe du four et jeta dedans le beau lapin potelé. Mais à peine l’animal venait-il de poser ses pattes sur la grille qu’il sauta hors de la cuisinière.
À partir de là, le gros et gras rongeur devint introuvable. Fatigué par la recherche et la faim, l’homme mit une poignée de graines au fin fond du four pour attirer à lui son futur repas, et patienta sous une table le succès de son appât.
Cependant la vue des graines devint une tentation insupportable pour l’affamé. Alors se roulant en boule dans le four, il picora la mangeaille. Puis la porte du four se referma et Dodo dressé sur ses deux petites pattes arrières commença à actionner les manivelles pour chauffer l’appareil.
« Ah enfin ! se dit l’homme, le dîner est presque prêt ! »